3.
Winter sentit la main se serrer autour de son doigt. Elsa émit un son en forme de salut. Il l’embrassa derrière l’oreille, elle éclata de rire, il lui souffla légèrement sur le cou et elle s’esclaffa à nouveau.
Il n’était pas encore habitué à ce rire et à ce gazouillis qui pouvait flotter assez longtemps dans l’appartement. Sa fille avait près de quinze mois. Les bruits qu’elle émettait arrachaient le silence des murs comme s’il s’agissait d’un vieux papier peint. Dire qu’un si petit corps pouvait produire de pareils sons.
Angela sortit de la cuisine et vint s’asseoir dans l’un des fauteuils. Puis elle déboutonna sa chemise à carreaux en regardant Winter et Elsa sur sa couverture, étalée sur le sol.
— Petit déjeuner, dit-elle.
Winter souffla derrière l’oreille d’Elsa.
— C’est l’heure du petit déjeuner, répéta Angela.
Elsa éclata de rire.
— Elle n’a pas l’air d’avoir très faim, constata Winter en regardant Angela.
— Apporte-la-moi et tu vas voir, répliqua celle-ci en riant. Ce sera la dernière fois. Je ne peux plus l’allaiter, mon Dieu.
Il apporta la fillette à Angela, sur son fauteuil. Elle ne pesait toujours pas plus lourd qu’une plume.
Sitôt franchi le pas de la porte de son bureau, Winter vit les dossiers posés sur sa table. Le soleil avait déjà réchauffé les murs, qui sentaient l’été. Plus que deux mois. Ensuite, ce spectacle ne serait pas près de se reproduire. Un an. Il avait en effet l’intention de prendre un congé parental. Qui serait-il, quand il pénétrerait à nouveau dans cette lugubre pièce où presque toutes ses pensées étaient un supplice ?
Reviendrait-il même ?
Qui serait-il, alors ?
Il gagna le lavabo et but un verre d’eau. Il se sentait reposé. Elsa avait très rapidement pris la bonne habitude de dormir de huit heures du soir à huit heures du matin. Angela et lui n’étaient pas à plaindre.
Il arrivait que cette dernière se mette à pleurer, au cours de la nuit. C’étaient les souvenirs qui remontaient en elle, mais de plus en plus rarement, désormais. Il ne lui avait jamais demandé ce qui s’était passé dans la chambre de cet appartement, au cours des vingt-quatre heures qui avaient précédé sa propre arrivée. Du moins pas directement, au début. C’était elle qui le racontait d’elle-même, nuit après nuit, par bribes inarticulées.
C’était presque terminé, désormais. Elle dormait heure après heure.
Il n’y avait même pas quinze mois de cela.
Il s’assit à son bureau, ouvrit la chemise placée sur le dessus de la pile et en sortit les papiers et photographies qu’elle contenait. Il tendit l’un des clichés vers la lumière. Le bloc de rochers. Les arbres. La pelouse et le sentier. Tout cela lui était trop familier, c’était comme un mal qui se faisait de nouveau sentir au bout de plusieurs années. Une tumeur cancéreuse qu’on aurait opérée mais qui continuait à croître.
Jeanette Bielke était vivante, en tout cas. Ils attendaient les résultats des examens.
Il se mit debout, la photo à la main, et ouvrit la fenêtre. Le soleil était de l’autre côté de la ville. On sentait les odeurs de l’été, légères au point d’être presque dépourvues de poids. Il pensa à Elsa. On frappa à la porte. « Entrez », dit-il. Puis il désigna le fauteuil du visiteur à Halders, sans s’éloigner lui-même de la fenêtre.
— Il y a bien eu rapport sexuel, dit Halders. Je viens d’avoir l’expertise. Pour s’en tenir aux faits. Bien entendu, c’est un viol.
— Qu’est-ce qu’il y a d’autre, dans cette expertise ?
— Il confirme les dires de la jeune fille, dans l’ensemble.
— Dans l’ensemble ?
— Tu sais ce que c’est, répondit Halders en haussant les épaules.
Winter garda le silence. Halders désigna d’un signe de tête les chemises posées sur le bureau.
— Je vois que tu t’es fait communiquer le dossier.
— Oui.
— Tu as eu le temps d’en prendre connaissance ?
— Simplement de cette photo, répondit Winter en la montrant.
En même temps, Halders put voir le portrait de Beatrice Wägner sur la coupure de journal placée à côté du coude de Winter.
— Est-ce que c’est une coïncidence ? demanda-t-il.
— L’endroit ? Bah… ce n’est pas la première fois que quelqu’un se fait attaquer dans ce parc.
— Pas à cet endroit.
— Non, mais à proximité.
— Pas à cet endroit précis. Tu le connais aussi bien que moi.
C’est vrai, se dit Winter. L’image de cette partie du parc s’imposa à lui. Depuis le meurtre de Beatrice, il y était revenu de façon régulière. Il s’était posté là et avait observé les gens qui se mouvaient aux alentours. Halders avait fait de même. À deux reprises, ils s’étaient rencontrés sur place. Aucun soupçon ne pèse sur toi, lui avait murmuré Halders lors de l’une d’elles.
Ils cherchaient un visage, un mouvement. Une attitude. Une voix. Un objet. Une ceinture. Une laisse.
Le coupable revient toujours sur le lieu de son crime. Tout le monde le savait, dans la police.
D’une façon ou d’une autre, à un moment ou à un autre, il revient toujours. Au bout de cinq ou dix ans. Pour continuer. Ou simplement pour être là, respirer, se souvenir.
Il s’agissait seulement d’être là. S’il se trouvait à cet endroit au moment où celui qui avait commis cet acte arrivait le long du sentier et que lui, Winter, le sache, le sache vraiment, ce ne serait pas une coïncidence. Cela n’aurait rien à voir avec la chance, ni le hasard. Et, à ce moment précis où il tenait encore la photo à la main tout en regardant Halders qui avait une tache de sueur sur sa chemise, sous l’aisselle gauche, à ce moment précis, il se dit que cela arriverait un jour. Il se trouverait face à face avec lui, comme si le cauchemar s’immisçait dans la réalité. Cela se produirait.
— Il est de retour, le salaud, dit Halders.
Winter ne répondit pas.
— C’est le même modus operandi, reprit Halders en passant sa main sur ses cheveux coupés court. Le même endroit.
— Il faut qu’on entende à nouveau la jeune fille.
— Elle rentre chez elle cet après-midi.
— Vas-y.
— Bon.
— Comment vont les parents ?
— Ils sont désespérés.
— Rien de bizarre ?
— Aneta a regardé de près, naturellement, pendant que je parlais à la victime, répliqua Halders en clignant de l’œil gauche comme s’il était affligé d’un tic. Non, le père avait la gueule de bois et ce qui vient de se passer n’est pas vraiment fait pour l’aider à retrouver la forme.
Halders regarda Winter.
— Il est de retour, Erik.
— Je sais lire.
— Combien de victimes a-t-il eu le temps d’attaquer ? À cette époque-là ? Trois, dont une en est morte.
— Mmm.
— Il serait peut-être bon qu’on aille leur parler à nouveau.
Winter ne répondit pas et Halders se leva.
— Fredrik ?
— Oui ?
— Je suis exactement comme toi.
— Ah.
— Je n’arrive pas à oublier Beatrice, moi non plus.
— Non ?
— Pas seulement parce que l’affaire n’a pas été élucidée.
— Je comprends, dit Halders en se rasseyant. C’est pareil pour moi, ajouta-t-il en se grattant la tête. Ça n’est pas passé inaperçu dans la maison. On en parle beaucoup.
Winter remarqua qu’il y avait également une auréole de transpiration sous l’aisselle droite de son interlocuteur.
— Je vais revoir les cas précédents, dit Winter avec un geste en direction de la pile de papiers posée sur son bureau.
— Il y en aura un autre, affirma Halders. Du même genre.
— Du calme.
— Oui, bon. Un viol à la fois.
On entendit alors un bruit de sirène en provenance de l’est. Quelqu’un cria quelque chose, sous la fenêtre de Winter. Une voiture démarra. Halders se passa la main sur la tête.
Winter prit brusquement une décision.
— On y va. Tout de suite.
Ils portaient tous des shorts ou des jupes légères. Il faisait plus de trente degrés. Il trouva qu’il y avait beaucoup plus de monde que d’habitude, en ville. Ils auraient dû être au bord de la mer.
— Ce sont les soldes d’été, dit Halders en désignant de la main le centre commercial Nordstan. En ce moment, c’est la fête des consommateurs, là-bas.
Winter hocha la tête.
— Il ne faut pas manquer ça.
— Ah bon.
— Tu n’en as pas besoin, toi, naturellement. Mais la vie est chère, pour un divorcé avec deux gosses et d’importantes pensions alimentaires.
Winter opina du chef.
— J’ai pas à me plaindre, pourtant.
— Quel âge ont tes enfants ? demanda Winter.
Halders eut l’air surpris de cette question.
— Sept et onze, répondit-il au bout d’un moment.
— Un garçon et une fille, hein ?
Winter descendait l’allée au volant. Il était seul dans la file du milieu. Brusquement, il n’y eut plus aucune circulation, autour de lui. L’espace d’un battement de paupières, cependant, les voitures étaient de nouveau là.
— Euh, oui, dit Halders. C’est le garçon qui est l’aîné.
— Vous avez la garde partagée ?
Halders le regarda.
— Ils vivent chez Margareta pendant la semaine et chez moi un week-end sur deux, répliqua-t-il en détournant le regard vers le fleuve puis à nouveau vers Winter. Parfois, ils restent un peu plus longtemps chez moi. Ou bien quand on fait un voyage ensemble. Ça varie un peu. J’essaie toujours de trouver quelque chose.
Le visage de Halders s’était fermé, Winter le voyait de profil.
Il s’arrêta à un feu orange, après avoir regardé dans son rétroviseur. Une famille nombreuse venue d’ailleurs traversa la rue : un plan de la ville, de grands yeux, des chaussures de marche. Un garçon de dix ans, peut-être, et une fille de sept les regardèrent avant de suivre leurs parents, qui poussaient une voiture d’enfants à deux places.
— Et toi, comment ça va, la petite ? s’enquit Halders. Est-ce qu’elle pleure beaucoup, la nuit ?
— Non, jamais.
— Hannes avait la colique.
— Mmm.
— C’était affreux. Quatre mois de terreur.
— J’ai entendu dire ça, lâcha Winter, presque à la façon d’une excuse, aux oreilles de Halders, comme s’il s’en tirait un peu trop bien, pour sa part.
— Ça a été le commencement de la fin, expliqua Halders.
Et ils furent arrivés.
L’endroit présentait le même aspect désolant. Cette fois-là, cinq ans auparavant, la police scientifique avait prélevé des feuilles, des brins d’herbe, des morceaux d’écorce. Celle-ci également. Winter n’était encore qu’inspecteur, jadis, et un peu impatient. Halders avait le même grade subalterne, mais il était un peu moins impatient et encore marié. Chaque soir, il regagnait un foyer plein de vie.
Cette fois-ci, il n’est pas allé jusqu’au meurtre, se dit Winter, au moment où passèrent deux femmes avec des poussettes. Le soleil était derrière les branches. On entendait des voix d’enfants qui se baignaient dans le bassin. Un homme était étendu sur la pelouse, à cinquante mètres du lieu du crime. Ou du moins de l’endroit où s’étaient déroulés les faits, comme il valait peut-être mieux dire, s’agissant d’un viol, songea Winter en voyant l’homme se lever, chanceler, se rasseoir, ouvrir un sac et se mettre à boire à la manière classique, c’est-à-dire sans sortir la bouteille du sac.
— Et pas le moindre témoin, constata Halders.
Winter regarda l’ivrogne.
— Est-ce qu’on a pensé aux S.D.F. ? demanda-t-il surtout à l’intention de lui-même.
— Cette fois-là ? Il n’y en avait pas.
— Non, celle-ci.
— Je n’en sais rien, en fait.
— Il y a pourtant des gens qui habitent ici. (Winter vit l’homme se livrer à une nouvelle tentative en vue de se déplacer et y parvenir sur une certaine distance.) Surtout à cette époque, en été.
Halders suivit son regard et sortit son téléphone portable.
Cinq minutes plus tard, une voiture fendit la foule des visiteurs du parc et Halders leur désigna l’ivrogne qui se livrait toujours à son exercice de funambule, sur la large allée gravillonnée.
Ils virent leurs collègues interpeller l’individu et l’emmener vers la voiture.
— On va l’entendre tout de suite ? demanda Halders.
— Cet après-midi, répliqua Winter en s’éloignant vers le bloc de rochers et les arbres et s’engageant dans le passage entre ceux-ci.
Même endroit, même grotte.
La nuit était d’encre, quand il rentra chez lui. L’avenue, l’artère principale de la ville. Angela vint à sa rencontre au croisement. Elsa dormait. Il était un peu plus de vingt heures.
Il était passé chez lui vers quatorze heures, après s’être rendu dans le parc avec Halders. Il avait joué avec Elsa sur la couverture et lui avait soufflé derrière l’oreille.
Ils s’engagèrent dans une rue latérale et durent attendre un bon moment sur le trottoir qu’une table se libère. Il eut le temps de commander une bière à la pression et une bonne eau minérale pour Angela.
— Tu as l’air fatigué, Erik.
— Merci, merci.
— Ça te va bien.
— Je sais.
Il but un peu de sa bière, se passa la main sur les yeux et regarda Elsa. Elle dormait, la tête légèrement de côté. Un peu de salive coulait de sa bouche et tombait sur son doudou. Il se pencha en avant et l’enleva du doigt, uniquement pour le plaisir de la toucher à nouveau.
Il leva les yeux et vit Halders, de l’autre côté de la rue. Il regardait dans leur direction. Winter lui fit signe de la main de venir les rejoindre, mais il secoua la tête en désignant sa montre. Pourtant, il changea d’avis et vint les retrouver. Il salua Angela en lui serrant la main et regarda Elsa endormie.
— Erik m’a parlé de la petite merveille, dit-il.
— J’espère bien, lança Angela.
— Je fais allusion à son magnifique comportement : dormir de huit heures à huit heures.
— Pour l’instant, au moins. Assieds-toi, Fredrik, et tiens-nous compagnie.
Halders jeta de nouveau un coup d’œil à sa montre.
— C’est un ordre, plaisanta Winter.
— Dans ce cas, acquiesça Halders en s’asseyant et faisant signe à la jeune fille en tablier noir.
Trois demoiselles de dix-huit ou dix-neuf ans passèrent devant eux et adressèrent un sourire à Elsa. Elles sourient à Winter et à Angela, et à moi aussi, pendant qu’elles y sont, se dit Halders.
Quelqu’un mit le juke-box en marche, à l’intérieur du bar.
Je veux t’avoir, ce soir. J’en ai tellement envie. J’ai l’impression de planer. Je voudrais que cela ne finisse jamais.
— C’est une vieille rengaine qui revient à la mode, comme beaucoup d’autres choses, dit Halders en buvant comme quelqu’un d’assoiffé. On s’en souviendra, de cet été. Ça va continuer ainsi jusqu’au mois de septembre.
— Tu lis dans le marc de café ? demanda Angela avec un sourire.
— Malheureusement, répondit Halders en regardant Winter.
— On l’a bien méritée, cette chaleur, fit observer Angela.
Halders regarda de nouveau Winter.
Il sut ce que c’était avant même d’être vraiment réveillé et il tendit la main pour saisir le téléphone sur la table de chevet. C’était toujours dans son rêve, mais cela se poursuivait dans cette nuit qui était palpable et dont on pouvait sentir l’odeur. Il avait l’impression d’être capable de formuler les paroles que la voix au bout du fil allait prononcer.
Le marc de café.
Il regarda Angela, tout en écoutant. Il distinguait également le haut de la petite tête d’Elsa, dans son lit.
— Oui, oui, dit-il au téléphone. Oui.
Puis il appela Halders.
— Je veux que tu viennes avec moi.
— Tu crois ça, répondit Halders.
Winter prit le volant dans cette lumière matinale aux nuances de lait et d’épinard. C’était exactement ça.
Ils se retrouvèrent sur le parking. L’air très tendu, Halders n’était que l’ombre de lui-même.
Ils auraient pu reconnaître l’endroit les yeux fermés. Il n’y en avait pas d’autre.
Il était éclairé par une pâle lumière électrique qui n’allait pas tarder à être inutile. Il y avait partout des hommes de la police scientifique. Plus que jamais. Il vit également plus d’uniformes que jamais. Et de badauds. Ce n’était pas pareil de découvrir un corps à quatre heures du matin au mois de novembre et par un petit matin de juillet où il faisait plus de vingt degrés. Les gens n’avaient pas encore eu le temps de rentrer chez eux et restaient là, sur le pourtour du parc. Winter se dirigea vers le bloc de rochers, les arbres et le passage entre eux. C’est là qu’il vit les jambes de la jeune fille, semblables à deux bouts de bois de couleur blanche. Puis il découvrit le reste du corps, tout sauf la tête, encore plongée dans l’ombre.
Il aurait pu s’arrêter là, regagner son triste bureau de l’hôtel de police, ouvrir ses dossiers et y lire ce qui venait de se passer à cet endroit. Il savait qu’il en était ainsi et l’expérience lui prouva par la suite qu’il avait raison, une fois l’autopsie terminée et qu’il fut en possession de tous les faits disponibles.
Mais c’était encore le matin. Il vit le médecin, un nouveau dont il ne connaissait pas le nom. Il avait l’air jeune. Il vint le saluer et lui dire certaines choses dont il prit note.
Elle avait cessé de respirer parce que quelqu’un l’avait étranglée. Cette personne avait également fait certaines choses à son corps, mais on ne pouvait pas encore préciser quoi.
Son portefeuille était toujours dans son sac, que Winter voyait par terre, non loin de sa main.
Tends la main et prends son sac, se dit-il. You can do it. Tu es encore capable de le faire.
Elle avait environ dix-huit ou dix-neuf ans. Il pouvait regarder, s’il le voulait, mais il ne désirait pas toucher à quoi que ce soit. Elle avait eu dix-huit ans. Voilà ce qu’on dirait. Je m’arrête là. Cela n’irait pas au-delà de dix-huit, dix-neuf au maximum. Pas de vie d’adulte, pas de famille, pas d’allaitement, pas de voiture d’enfant, pas de colique, pas de divorce.
Halders se tenait à côté de lui. Il murmura quelque chose à l’un des agents. Un oiseau de nuit fit entendre un cri qui rappela quelque chose à Winter. Ce n’était pas la situation. Elle était déjà connue de lui sans cet élément sonore.
Des lampes de poche exploraient l’intérieur de la crevasse. Il vit un visage, sur le sol. Curieusement, celui-ci lui fit l’effet de toujours se trouver dans l’ombre.
Il entendit une mélodie, dans sa tête. Je veux t’avoir, ce soir. La terrasse, quelques heures auparavant. Était-ce elle qui était passée devant eux, en compagnie de ses amies ? Je vole, je plane. Je voudrais que cela ne finisse jamais. Si je ne te prends pas maintenant, ce sera quelqu’un d’autre qui te prendra. Qui t’enlèvera à moi.